10 tableaux à voir absolument au musée d'Orsay à Paris : Van Gogh, Monet, et plus

Un enterrement à Ornans

Gustave Courbet

1849

Pionnier du réalisme français, Gustave Courbet a choisi de créer une œuvre à caractère social qui mettait en avant la classe paysanne pauvre et défavorisée. Le tableau Un enterrement à Ornans met en lumière les sections pauvres et défavorisées de la société, tout en abordant la question de la laïcité croissante en France au XIXème siècle. Les ecclésiastiques sont dépeints comme des êtres grossiers tournant le dos au Christ, qui lui-même semble avoir été ignoré par les personnes en deuil.

Bal du moulin de la Galette

Pierre-Auguste Renoir

1876

Ce tableau peint par Pierre-Auguste Renoir illustre la culture florissante des cafés de Paris dans les années 1870. La capitale n'a pas seulement transformé une ville sale en une cité moderne et bien équipée, mais elle est aussi devenue un lieu où les écrivains, les artistes et la classe aisée pouvaient danser, boire et s'amuser pleinement. Le Bal du Moulin de la Galette de Renoir capture l'essence même et l'esprit de la ville.

Le Bal

Edgar Degas

1879

Le Bal offre un commentaire social sur le statu quo bourgeois. Cette peinture impressionniste utilise une technique de flou pour souligner l'instabilité qui existe dans ce monde matérialiste et opulent. Degas utilise des couleurs vives pour mettre en valeur les costumes, les robes, les lustres et autres décorations, mais ne donne pas de visage aux personnages du tableau. Cela semble être sa façon de dire au monde de ne pas abandonner son identité pour la richesse et le luxe.

Nymphéas bleus

Claude Monet

1916

Monet s'est beaucoup inspiré des nymphéas, le nom botanique des nénuphars. Le tableau se concentre uniquement sur l'étang et les nénuphars blancs qui s'y trouvent. Il avait construit un jardin d'eau dans sa propriété de Giverny où il cultivait ces fleurs, qui sont devenues sa source d'inspiration pour le tableau. Il n'y a pas de cadre ou de bordure, d'horizon, de ciel ou de détail particulier visible, c'est pourquoi le tableau dégage un sentiment d'abstraction et d'infini. La composition est également très neutre, avec des coups de pinceau libres, mais forts.

Le Déjeuner sur l'herbe

Edouard Manet

1863

Il s'agit de l'une des peintures les plus étonnantes du musée d'Orsay. Manet était connu pour être une figure controversée dans le monde de l'art. Le Déjeuner sur l'herbe est l'un de ses premiers tableaux qui a suscité la controverse lors de son exposition en 1863. Manet s'est inspiré de la scène classique du jugement de Pâris et y a ajouté un peu d'audace avec une femme nue assise parmi des hommes entièrement vêtus. Il n'y a pas de profondeur ni de perspective dans le tableau. Les couleurs et les traits sont également irréguliers.

Plage à Heist

Georges Lemmen

1891

La Plage à Heist est un exemple remarquable du style art nouveau, et de la technique originale que Georges Lemmen a développée sous l'influence d'Henri Van de Velde et appliquée principalement aux paysages et aux portraits. Il était également un adepte du pointillisme et utilisait des techniques et des éléments néo-impressionnistes dans ses tableaux. Les points ronds ou ovales sont séparés par des couleurs complémentaires tandis que le nuage bleuté semble prendre possession du ciel. Le bateau, peint en violet sur un coucher de soleil souligné de jaune et d'orange, semble être le seul signe de vie humaine qui existe dans ce paysage.

Dans un café

Edgar Degas

1875-76

Connu à l'origine sous le titre Dans un café, le tableau L'absinthe a fait sensation lors de son exposition à la Grafton Gallery de Londres. Cette peinture à l'huile classique est apparue comme un peu trop moderne : une possible travailleuse du sexe et son acolyte buvant de l'absinthe (une boisson alcoolisée extrêmement forte) étaient considérés comme une violation de la morale victorienne. La composition est assez puissante avec le sujet principal décentré et un espace vide au premier plan. Les tons des couleurs sont équilibrés sur l'ensemble de la toile.

Le Cirque

Georges Seurat

1890-91

Le tableau Le Cirque exposé au musée d'Orsay est la dernière œuvre néo-impressionniste de Georges Seurat. Il est resté inachevé, car Seurat est mort en mars 1891. Au XIXème siècle, les cirques étaient une énorme source de divertissement en France. Les artistes et les actes audacieux qu'ils exécutaient ont inspiré plusieurs artistes impressionnistes. Seurat était l'un d'entre eux. Le tableau représente l'un des cirques les plus populaires de France, le Cirque Fernando. C'est une œuvre d'art très expressive avec des touches de rouge, de bleu et de jaune. Elle dépeint une scène emplie de mouvements avec le clown qui saute, la cavalière à cru qui fait des acrobaties et le rideau qui bouge de manière étourdissante.

Orphée

Gustave Moreau

1865

Dans la mythologie grecque, on raconte qu'Orphée était un musicien et un poète si habile et si charmant qu'il pouvait également exercer sa magie sur les bêtes sauvages, les arbres et les rochers. Il charma malgré lui les ménades qui, courroucées par son refus de leurs avances, le démembre. Gustave Moreau, pionnier du mouvement symboliste, réinvente le mythe en créant une scène onirique où une jeune femme récupère la tête d'Orphée, qui s'est désormais mêlée à sa musique. Gustave était connu pour utiliser des images provocantes dans ses œuvres, telles que des têtes coupées, des hommes d'un autre monde et des femmes fatales menaçantes.

Jeune fille au jardin

Mary Cassatt 

1882

Peintre impressionniste américaine et bonne amie de Degas, Mary Cassatt utilise une palette claire dans ses œuvres. Elle représente surtout ses amis proches et sa famille (généralement des portraits de femmes et d'enfants) dans l'intimité de leur vie quotidienne dans ses œuvres. Également appelée Jeune femme cousant dans un jardin, il s'agit d'un des tableaux d'Orsay les plus beaux et les plus vivants. Le cadre extérieur, avec un fond coloré et un large chemin en diagonale, donne de la profondeur au tableau. La silhouette et les traits fermes de la jeune femme montrent que l'artiste s'est soucié de la peindre avec délicatesse.

Portrait de l'artiste

Van Gogh a peint plusieurs portraits de lui-même de 1886 à 1889. Celui-ci est une peinture emblématique exposée au musée d'Orsay. Ses autoportraits dépeignent son parcours, ses troubles émotionnels et son malaise vis-à-vis de lui-même et de son environnement. Les motifs de ce tableau de 1887 sont similaires à ceux de La Nuit étoilée, ce qui indique une sorte de trouble ou de turbulence. Il a fusionné les influences impressionnistes avec l'art japonais de la gravure sur bois pour ajouter un sentiment de fluidité à la peinture.

Il a également créé des autoportraits parce qu'il n'avait pas d'argent pour payer des modèles. Les fournitures artistiques étaient suffisamment chères. Celui-ci suit le déclin de sa santé mentale. Il ne s'agit pas seulement d'expérimenter son art. Cela ressemble plus à une tentative de Van Gogh de se comprendre lui-même.

La Nuit étoilée

Probablement l'une des peintures les plus célèbres de Van Gogh et du musée d'Orsay, La Nuit étoilée est une peinture abstraite, à l'huile sur toile, créée par le peintre Hollandais en 1889. Elle représente un ciel nocturne tourbillonnant et ondulant, accentué par le croissant de lune jaune et la lumière des étoiles.

Il a peint la vue qu'il voyait juste avant le lever du soleil depuis sa chambre de l'asile Saint-Paul-de-Mausole dans la ville française de Saint-Rémy-de-Provence, qui trouve également une place dans le tableau, offrant un sentiment de calme au milieu de la turbulence. Le peintre néerlandais a passé environ un an à l'asile après s'être coupé une partie de l'oreille avec un rasoir à la suite d'une dépression nerveuse.

Roses et Anémones

Avant de quitter l'asile de Saint-Rémy-de-Provence en 1890, Van Gogh a créé une série de natures mortes représentant des fleurs coupées, notamment des roses et des anémones, qui dégagent un sentiment torturé, mais calme.

Il a peint plusieurs images de fleurs dans des vases pendant son séjour chez le Docteur Paul Gachet (son médecin homéopathe qui l'a soigné dans ses derniers jours) à Auvers-sur-Oise. Il avait également écrit à son frère que la maison était pleine d'art, de beaux jardins et de fleurs qu'il pouvait utiliser pour composer des natures mortes.

Dans le jardin du docteur Paul Gachet

Ce tableau a été peint par Van Gogh en 1890, dans le jardin de son médecin et amateur d'art, le Docteur Paul Gachet. L'artiste néerlandais trouvait la paix et le bonheur dans les jardins, que ce soit celui de son père aux Pays-Bas, le sien à Londres, celui de l'hôpital d'Arles ou celui de la maison du Docteur Gachet à Auvers.

Son choix de couleurs et de motifs floraux dépendait de son humeur. S'il était de bonne humeur, il utilisait des couleurs vives. Sinon, il utilisait des tons plus sombres et des fleurs sauvages ou des feuilles argentées et brillantes. Van Gogh discutait également d'idées de jardinage avec ses frères et sœurs et leur conseillait de cultiver leur propre jardin.

La Méridienne

Inspiré de Repos de midi du peintre français Jean-François Millet, ce tableau a également été créé pendant que Van Gogh était à l'asile. Il considérait Millet comme « un peintre plus moderne que Manet ». Dans La Méridienne, il s'en est tenu à la composition originale, mais a ajouté son propre style en ce qui concerne la technique, la couleur et la perspective. Le tableau, même s'il dégage une atmosphère calme et paisible, témoigne de l'intensité artistique caractéristique de Van Gogh.

Vaches dans un pré

Ce tableau exposé au musée d'Orsay a été créé par Van Gogh en 1883. L'œuvre se caractérise par une palette de couleurs sombres et terreuses, qui peuvent évoquer l'état d'esprit dans lequel se trouvait l'artiste lorsqu'il a peint l'œuvre. Vaches dans un pré était également une tentative de Van Gogh de refléter la réalité et l'empathie dans son art.